maison bois bioclimatique

Au terme de la première année, on peut déjà constater les consommations : 8049 Kwh d’électricité + 2,5 stères de bois.

A 50€ le stère, ca donne une facture totale annuelle de 864€. Ce qui est plutôt encourageant, étant donné que la facture d’électricité seule de notre précédente maison était de 800€, et qu’elle faisait 40m² de moins.

Pour dégager la part seule du chauffage, on peut faire quelques approximations, mais le mieux est encore de mesurer les consommations des appareils ménager à l’aide d’un wattmètre, puis de les soustraire de la note. Ce que j’ai commencé à faire.

L’embêtant dans l’histoire, c’est que l’eau chaude sanitaire nous a couté bien moins que les 3000Kwh prévus. (50L/J/pers). Et de ce fait, il y a peu à gagner avec un chauffe eau solaire (je pars sur 50% de gains : ce qui devrait apporter 1000 à 1500Kwh). En effet, pour faire des économies d’énergie avec des renouvelables, il vaut mieux consommer comme un goret !

La partie chaude de l’été 2009 en pays de retz s’est résumé à quelques périodes à 30-32°. La maison a fonctionné comme prévu : en journée, les volets fermés, la température ne bouge quasiment pas. Le maximum atteint au RDC est 25°. Nous arrivions en général à maintenir 22-23°. Ceci en ventilant la nuit, suivant un schéma nord/sud-RDC/étage, soit entre la fenêtre du cellier au nord et la fenêtre de la mezzanine au sud. Avec ce système nous arrivons à perdre 2° la nuit. Ces 2° étaient ensuite repris le jour, donc on balançait entre 21° et 23° sur 24 heures. C’est plutot satisfaisant avec si peu d’inertie. Mais on sent bien le rôle déphasant de la ouate de cellulose. Dans les chambres qui sont les pièces les plus compactes et les mieux isolées, on arrive vraiment à une stagnation de t° en fermant les volets en journée. On a presque froid en y rentrant en fin d’après midi !.

En ce mois de septembre très doux et ensoleillé, on laisse beaucoup plus les volets ouverts, du fait de la fraicheur matinale (10-12°). Et on arrive facilement à 24° dans le séjour, avec 21° au petit matin. Soit les mêmes t° que l’été, en adaptant simplement le comportement humain. Les chambres sont toujours obturées pendant la journée (on ne veut pas plus de 21°).

J’espère pouvoir fonctionner ainsi le plus longtemps possible, pour remettre le chauffage le plus tard possible. Avec le soleil ca paraît tout simple, il faudra apprendre à gérer les journées nuageuses.

Je m’en vais de ce pas fermer hermétiquement le passage des gaines électriques, sans quoi ce gouffre thermique va devenir un enfer cet hiver.

Je livre quelques impressions sur le vif, sans mesures précises, car je n’en ai pas faites, d’abord, et qu’il est encore trop tôt pour faire un bilan puisqu’il y a toujours de grosses lacunes dans l’isolation (passage des gaines non étanche, murs non isolés dans l’épaisseur du plancher, mur à inertie du poêle non fait, et plancher non isolé).

Ceci étant, de mi-mars à à mi-mai, nous sommes passés grosso modo de l’hiver à l’été (dans l’ouest c’est presque ça), donc ça donne déja des repères hiver/été.

Chauffage au poêle

Avec la méthode en topdown, le poêle chauffe environ 2 heures chargé à moitié. Avec l’expérience j’ai remarqué les choses suivantes : il est inutile de trop le charger, sinon au plus fort de la combustion, on entre en surchauffe dans le salon. J’ai démarré mes feux avec 17° (consigne de t° du chauffage électrique), et on atteint 21° au terme du feu. Avec cette t°, la maison tient facilement une demi-journée. Donc, il est inutile de faire tourner le poêle en permanence (ce qui est d’ailleurs polluant) et 2 feux à demi-charge suffisent à chauffer pour 24h. L’étage est largement chauffé (à vérifier après isolation du plancher, et d’ailleurs il est toujours plus chaud que le rez. Ce qui justifie pleinement l’absence de chauffage et valide sa bonne isolation.

Apport solaires

Lorsque le soleil est présent l’après midi, c’est radical : la maison est à 19° en fin d’après midi, quelque soit la température extérieure. Sans, elle est à 17°, soit la consigne du chauffage. On a eu du 0° le matin en mars, donc le test est assez parlant. Reste à voir l’année prochaine avec plus froid et en décembre. Le auvent protège intégralement la baie vitrée à partir de fin avril environ. Donc le réglage est bon, ça correspond à la fin de la période de chauffe. Par contre, pour les chambres, il faut fermer les volets en journée car il n’y a pas de protection solaire. A voir si il est judicieux d’en ajouter une.

Eau chaude

Les tuyaux entre le chauffe-eau et la salle de bain sont trop longs, ou pas assez isolés (environ 7m sous dalle, sans compter les remontées). Pour remplir un gobelet d’eau tiède il faut tirer facilement 30s d’eau chaude. Pour moi c’est beaucoup trop, d’autant plus que la majeure partie des tirages de la salle de bain sont comme ça (hormis la douche). De plus ça interdit l’utilisation d’un appoint au solaire déporté dans la salle de bain, sinon il se remplirait uniquement d’eau froide. C’est un point sur lequel je ferais plus attention si c’était à refaire. Le minimum que je puisse faire est d’isoler les nourrices et les sorties de tuyaux.

Un petit article sur la salle de bain, car il y a une petite spécificité : Il n’y a pas du tout de faïence. La salle de bain est l’antithèse de la pièce bioclimatique : elle est utilisée par intermittence. Mais lorsqu’elle est utilisée, elle demande les températures les plus hautes de la maison. Cruel dilemne ! On ne peut pas la chauffer tout le temps, et il faut beaucoup d’énergie pour la monter rapidement en température.

Pour l’aspect montée en température, j’avais déja expérimenté le sèche serviette électrique à appoint soufflant. J’ai adhéré tout de suite, ce mode de chauffage est idéal pour de l’intermittent. En plus on peut le programmer pour anticiper les heures d’occupation (matin et soir). L’air chaud pulsé donne une “sensation” rapide de chaleur, même si elle est très éphémère. Par contre, j’ai pensé à lui filer un coup de main : enlever de l’inertie dans la pièce et y ajouter un matériau à faible effusivité.  Donc virer la faïence et mettre du bois.

En plus comme je suis une petite nature, je ne supporte pas le froid pendant ma douche. Arrêter l’eau est un calvaire car je gèle, donc bien souvent je la laisse allumée pendant que je me savonne, d’où gaspillage. L’interet du bois et de son effusivité, c’est qu’il va immédiatement s’élever en température au début de la douche, et même renvoyer le rayonnement du corps. La sensation est immédiatement chaude, au contraire de la faïence qui aborbe le rayonnement et monte lentement en température.

Pour séparer l’entrée du salon nous avons choisi une cloison d’1m30 de long sur toute la hauteur de la pièce. Elle est perpendiculaire à la baie vitrée, donc exposée ouest-sud-ouest, idéale pour stocker les rayons de soleil de fin d’après midi. Pour cette raison elle sera batie en carreaux de plâtre et pas en placo. Le carreau de plâtre pèse 23 kilos, à raison de 11 carreaux, elle pèsera dans les 250 Kilos. Bien dérisoire comparé à des murs de pierre, mais toujours mieux que rien. Quand le soleil sera couché elle rayonnera sa chaleur coté salon et coté entrée.

Ce beau soleil est l’occasion de prendre une vraie photo de la maison.

Il manque encore les gouttières alu, et la peinture bleue des fenêtres. Et il faudrait peut être enlever les autocollants des vitrages, sinon ça va finir par se souder.

Le bardage a vraiment une teinte superbe avec des reflets orangés au soleil.

La troisième photo est l’occasion de vérifier la fonction du auvent : photo prise à 13h11 soit quasiment le midi solaire, les rayons sont quasiment en haut de la baie vitrée. Sachant qu’il reste 14 jours de déclinaison jusqu’au 21 décembre, ça semble très bien.

La maison a enfin son auvent. Son rôle bioclimatique est très important puisqu’il évitera les surchauffes estivales, tout en laissant passer le soleil l’hiver. Je l’ai dimensionné en fonction de ça. Accessoirement, il mettra l’entrée sous abri, ce qui n’est pas plus mal diront certains

Les couvreurs ont fait feu : pose de l’Isotoit sur la charpente de l’étage. L’Isotoit est un produit à base de fibre de bois dense qui fait office de pare-pluie. Mais son gros avantage, c’est qu’il fait 18mm ! C’est donc un excellent complément d’isolation pour stopper les surchauffes estivales. Et bien entendu, il est perspirant, c’est à dire qu’il laisse l’humidité s’échapper par le haut, pour ne pas laisser pourrir la charpente. C’est donc un produit qui trouve toute sa place dans une éco-construction bioclimatique.

En ce beau jour de début aout, on a commencé la pose du freine vapeur : on n’a pas encore de toit ni de fenêtres, mais ça va bientôt arriver !

Le freine vapeur va permettre de former des caissons pour insuffler la ouate de cellulose. C’est un matériau cellulosique armé. Il pourra admettre un peu d’humidité le traversant (d’où son nom), étant donné que toute la structure du mur est adaptée. Une partie de l’humidité étant régulée par les parois, on pourra se permettre de moins ventiler l’air intérieur (d’où la VMC Hygro B). L’important est de bien scotcher les raccords pour rechercher une excellente étanchéité à l’air : en cas de fuite, l’humidité y affluera et risque de condenser. C’est le problème rencontré avec les pare-vapeur, qui eux sont censés être totalement étanches.

Il se présente en lés de 1m qu’on agrafe bien tendus sur les montants. Ca va assez vite, en moins de 3 jours on a fait toute la maison. Bien entendu, il faut avoir une agrafeuse électrique !